Weekend à Vannes
Je suis homme de ville en quête de campagne ;
Fraîchement débarqué à la gare, voici
Qu’un train surgit au quai : j’y bondis sans souci.
Adieu mon beau Paris : je pars pour la Bretagne !
J’arrive frétillant aux portes du domaine ;
Y pénétrer est la première mission.
Nous trouvons malgré tout l’apte solution
De cette épreuve absconse, insoluble, inhumaine !
Ho ! hisse, matelots ! Larguez donc les amarres !
L’Île aux Moines au loin nous invite en son cœur.
Humez cet air marin qui règne en empereur
Sur ces mers déchaînées aux vents aléatoires !
Le jeu est à l’honneur, mais le hasard est traître !
« Ianov » en un seul tour ? La triche saute aux yeux :
Même un grand champion ne pourrait faire mieux !
Je saisis le paquet et hop ! par la fenêtre !
Le soir, nous dégustons de fameuses galettes.
Une certaine table est digne d’intérêts ;
Gengis Khan n’est que l’un des captivants sujets
De leurs discussions profondes et secrètes.
À quinze sous un toit, la nuit est chaleureuse ;
J’écoute avec plaisir parler les anciens.
Le Minitel, connu des seuls historiens,
Était à leur époque une idée prometteuse.
Pour finir en beauté ce séjour idyllique,
Rien de tel qu’une bonne « arnaque du gâteau ».
La technique est subtile et l’art semble nouveau
Mais nous nous laissons prendre au piège diabolique.
Nous repartons fringants de ces terres sereines ;
Notre groupe était fort aimable et bienveillant.
Rentré sauf au logis, je pense souriant
Aux deux âmes perdues qui sont encore à Rennes !