Le Rocher de Sisyphe

L’échec me nargue en ces lieux
Tel le rocher de Sisyphe.
Je lève les yeux aux cieux :
Que ne suis-je pas calife ?

Je rêve de liberté
D’un envol vers les nuages.
Où je pourrais, transporté,
Vivre d’épiques voyages.

Hélas ! je gis ici-bas,
À la merci de mon maître,
Souverain de mes combats
Contre le sommeil, ce traître !

Sans cesse ces sessions
De travaux impitoyables,
De labeur sans passions,
De corvées insupportables !

Sous le soleil, ma peau bout
Et s’infectent mes verrues !
J’expire, je suis à bout !
Adieu, chers champs et charrues !