Voyage en eaux profondes

Voici un poème composé pour le concours Poésie en liberté 2020, plus précisément pour le prix « Dis-moi dix mots » qui imposait les dix mots suivants : aquarelle, à vau-l’eau, engloutir, fluide, mangrove, oasis, ondée, plouf, ruisseler, spitant ; ainsi qu’un maximum de 30 vers ou lignes.


La nuit, dans mon sommeil, je rêve d’océans ;
Sans cesse je m’esquisse un songe en aquarelle.
Plouf ! Je plonge du ciel dans la mer qui m’appelle.
« Qui va là ? Un humain dont l’audace ruisselle
Et qui sans prévenir vient à vau-l’eau céans ? »

Le gardien de l’abysse est près de me chasser.
Une sirène, alors, d’une fluide nage,
S’immisce entre nous deux. Elle me dévisage ;
Son regard m’engloutit ; mon cœur y fait naufrage.
C’est Vénus qui me tient dans ses bras enlacé !

Le garde, exaspéré, nous laisse nous enfuir.
Nous atteignons plus bas la citadelle antique :
Une mangrove immense au cœur de l’Atlantique.
Cette oasis séduit mon âme romantique ;
La sirène sourit : je me sens défaillir.

Nous ressortons spitants de la ville immergée
Et nous aventurons dans la grotte au-dehors.
Son donjon, prétend-on, abonde de trésors.
La lumière s’éteint. Je me réveille alors
                                                 Au doux son de l’ondée.