Sur les traces des mots
Je suis d’ici sans doute, et je suis de là-bas,
Pourtant, où que je sois, je ne me trouve pas.
Je cherche le domaine où je me saurai libre,
Où l’oral et l’écrit vivent en équilibre ;
Sur scène, je me vois d’un oeil extérieur,
Dehors, je porte un masque au visage rieur.
Comment faisais-je, enfant, pour entrer dans un monde
Créé par mon esprit pour qu’il me corresponde ?
J’y passais tant de nuits en acteur principal,
Invoquant du néant un étrange animal,
Des objets, des cloisons, des fenêtres, des portes,
Mêlant et confondant des gens de toutes sortes,
Partageant avec eux une langue sans nom
Dont j’ai perdu l’usage en gagnant la raison.
Je repense à ces mots, gracieux et loufoques,
À ces expressions, ces termes équivoques,
Que jamais je n’ai pu coucher sur le papier,
Cendres noires, témoins d’un funeste brasier.
Dans le sable brûlant, je cherche quelque trace,
Quelque indice qui pût me sortir de l’impasse,
Quelque signe sacré qui pût me rassurer,
Quelque lueur qui pût dans l’ombre m’éclairer.
J’écris pour oublier que les mots nous survivent,
Emportés par le temps, sans attache, ils dérivent,
Volant au gré du vent, pétales éternels,
Émissaires de sens aux aspects pluriels,
Ils sont chargés du poids d’un fabuleux voyage ;
À travers les éons, ils portent leur message ;
Sans faillir, sans fléchir, sans perdre leur chemin,
Ils font la passerelle entre hier et demain.
Sur le fleuve du temps, je leur jette une rose ;
Pieux voeu de succès pour que leur germe éclose,
Car il faut que la vie arrive jusqu’à vous,
Car il convient d’ouïr ses propos les plus fous,
Car parfois l’impossible est aussi nécessaire,
Car, si l’on ne peut dire, on ne peut que se taire.
Pourtant, où que je sois, je ne me trouve pas.
Je cherche le domaine où je me saurai libre,
Où l’oral et l’écrit vivent en équilibre ;
Sur scène, je me vois d’un oeil extérieur,
Dehors, je porte un masque au visage rieur.
Comment faisais-je, enfant, pour entrer dans un monde
Créé par mon esprit pour qu’il me corresponde ?
J’y passais tant de nuits en acteur principal,
Invoquant du néant un étrange animal,
Des objets, des cloisons, des fenêtres, des portes,
Mêlant et confondant des gens de toutes sortes,
Partageant avec eux une langue sans nom
Dont j’ai perdu l’usage en gagnant la raison.
Je repense à ces mots, gracieux et loufoques,
À ces expressions, ces termes équivoques,
Que jamais je n’ai pu coucher sur le papier,
Cendres noires, témoins d’un funeste brasier.
Dans le sable brûlant, je cherche quelque trace,
Quelque indice qui pût me sortir de l’impasse,
Quelque signe sacré qui pût me rassurer,
Quelque lueur qui pût dans l’ombre m’éclairer.
J’écris pour oublier que les mots nous survivent,
Emportés par le temps, sans attache, ils dérivent,
Volant au gré du vent, pétales éternels,
Émissaires de sens aux aspects pluriels,
Ils sont chargés du poids d’un fabuleux voyage ;
À travers les éons, ils portent leur message ;
Sans faillir, sans fléchir, sans perdre leur chemin,
Ils font la passerelle entre hier et demain.
Sur le fleuve du temps, je leur jette une rose ;
Pieux voeu de succès pour que leur germe éclose,
Car il faut que la vie arrive jusqu’à vous,
Car il convient d’ouïr ses propos les plus fous,
Car parfois l’impossible est aussi nécessaire,
Car, si l’on ne peut dire, on ne peut que se taire.