L'Aria de mes rêves

Le chant des cordes m’est un divin agrément ;
L’enivrante douceur dont l’écho me régale
Virevolte dans l’air, libre de tout serment,
Sucre d’orge de sons, gourmandise orchestrale.

En quête du nectar j’ai longuement erré,
Recherchant un motif à saveur mélodique
Qui pût me transporter vers le ciel éthéré
Au pinacle sacré de la grande musique.

J’ai foulé maints sentiers au timbre amarescent,
Écumé tant de mers d’acides harmonies,
Animé par l’espoir intense et nitescent
De rencontrer Euterpe aux mille symphonies.

Au gré de vents crémeux et de mielleux typhons,
Échoué dans un monde aux sonores délices,
Quel plaisir que celui d’extraire du tréfonds
Un nocturne nappé de dolentes épices ?

Pourtant mon cœur désire un mets plus raffiné,
Riche d’accords subtils, infus d’exquises sèves.
Je reprends résolu mon périple acharné :
Un jour, je trouverai l’aria de mes rêves.