Fleur de samouraï
Deux guerriers se font face au milieu de la plaine
Sur laquelle gouverne un silence étouffant ;
Chacun porte sa main au fourreau puis dégaine
Son sabre légendaire, aussi vif que le vent.
Voici qu’en un clin d’œil, leurs épées s’entrechoquent,
Faisant tinter le glas de leur ardent combat ;
Leurs puissants mouvements fendant même le roc
Semblent pourtant d’amants les espiègles ébats.
Pétales ondulant en vagues circulaires
Dont le simple toucher délivre de la vie,
Les fleurs des samouraïs sont filles de l’éclair,
Déesses de métal foudroyant à l’envi.
Plus aveuglant que même un soleil estival,
Leur art resplendissant de virtuosité
Incarne des bretteurs le noble festival
Dont seule l’élégance égale la beauté.
Un éphémère éclat achève cette danse ;
L’un s’écroule à genoux, devant sa main coupée ;
Le vainqueur, par égard au vaincu sans défense,
Donne le coup de grâce et rengaine l’épée.