Verdi - Ernani

Hier, j’ai assisté à une représentation d’Ernani au Théâtre des Champs-Élysées.

J’avais lu l’œuvre au lycée mais je dois avouer qu’elle ne m’avait pas particulièrement marqué. Pour rappel, l’histoire est celle d’Ernani, chef d’un groupe de bandits et amant d’Elvira, nièce du duc de Silva et promise en mariage à ce même duc. Ernani demande l’hospitalité à Silva car il est recherché dans tout le royaume. Le roi d’Espagne, Don Carlo, est lui aussi épris d’Elvira mais Don Silva l’ignore, et pour ne pas trahir son hôte, Don Silva cède à Don Carlo Elvira pour une question d’honneur. Quand Ernani le lui apprend, les deux rivaux s’allient pour occire Don Carlo. Ernani promet également à Don Silva que sa vie est désormais à sa disposition. Ernani est désigné pour tuer Don Carlo, mais le roi est sacré Charles Quint, empereur du Saint-Empire romain germanique. Ernani ne peut se résigner à assassiner l’empereur, et lui demande de le tuer à la place. Mais Charles Quint le pardonne et l’autorise même à épouser Elvira. Malheureusment, lors de la cérémonie de mariage, Don Silva réclame la mort d’Ernani, qui honore sa promesse et boit une fiole de poison.

J’ai été subjugué par la voix d’Amartuvshin Enkhbat en Don Carlo, qui contraste avec son apparence. Sa voix de baryton projette de manière admirable, et ce fut un plaisir d’écouter ses solos. Mais surtout, j’ai beaucoup apprécié les passages joués par le chœur, notamment l’air de Fu esplorata del castello lors de la fouille du château de Don Silva.

Que dire de plus sinon que la pièce est en fait assez poilante si l’on y réfléchit quelques secondes. Les personnages se trahissent entre eux ou eux-mêmes constamment tout au long de la pièce, tout cela dans un joyeux remue-ménage qui ne conserve une once de caractère rationnel que grâce à cet honneur chevaleresque si cher à la noblesse de l’époque. Que mon avis profane déchaîne les flammes des puristes !