🪶 X – La Roue de la Fortune

Il est, haut dans le ciel, un havre clandestin
Où, soigneusement ceints d’une brumeuse lange,
Reposent le Lion, le Taureau, l’Aigle et l’Ange,
Attendant que le Sphinx entame le festin.

Quand son glaive s’abat sous le coup du destin
Se met à tournoyer la grande roue orange,
Celle qui, sans répit, renverse et réarrange
L’ordre divin, si cher à l’évêque Augustin.

Nombreux sont les mortels qui maudirent Fortune
En voyant leurs rivaux, par une heure opportune,
S’arroger les honneurs qu’elle leur dénia.

Même les empereurs, craignant un sort funeste,
Pénétraient humblement le temple de Préneste
Pour quérir les faveurs de Primigenia.