🪶 V – Le Hiérophante

Dans la nef, les gardiens cylindriques et froids,
Luisant du sombre éclat de l’or blanc de Carrare,
Veillent sur des brebis que le silence effare ;
Leurs cris se font écho sur les saintes parois.
C’est alors qu’un berger tenant la triple croix
Les doigts levés, la tête arborant la tiare,
Vient siéger sur le chœur pour leur servir de phare,
Ceint d’une majesté que jalousent les rois.
Le pontife, vêtu de la pourpre romaine,
Entend guider les siens vers le juste domaine,
Hors des flammes du mal et des lieux interdits.
Il sait que son office est mandé par la grâce
Car, au bout du sentier que son pallium trace,
Un ange a laissé choir les clés du paradis.