Une Lueur d'espoir

L’enfant pose une rose sur la grande tombe,
Il pense à ses anciens, envolés, disparus ;
Il est leur héritier : le devoir lui incombe
De protéger les siens des esprits corrompus.

Assoiffés de désirs, ils errent tout autour,
Guettant la dupe proie qui, dehors, s’aventure.
Ils attendent, patients, que faiblisse le jour :
Au milieu de la nuit commencent leurs tortures.

Le gardien légendaire est leur unique obstacle,
Sans sa protection, le monde est condamné.
Sa bénédiction, le pouvoir de l’oracle,
Seule arrête le mal et le tient écarté.

Une lutte acharnée, le vit, hélas, périr :
Un jeune descendant lui succède sans maître.
Tant d’âmes à sauver, de vies à secourir !
Le combat est perdu ; il faut le reconnaître.

L’apprenti se lamente ; sa peur le désarme.
Du sépulcre, soudain, jaillit une lueur.
Dans cet éclat de vie, il aperçoit, en larmes,
Un avenir faisant encor place au bonheur.


Je suis en train de lire le Petit traité de versification française de Maurice Grammont et cela m’a donné envie de composer un peu de poésie. L’alternance des rimes masculines et féminines est plus délicate qu’il n’y paraît ! Je suis assez satisfait de mon dernier alexandrin : il s’agit d’un trimètre car les accents sont placés de sorte que le vers est découpé en trois mesures et non quatre comme les alexandrins classiques : « Un avenir | faisant encor | place au bonheur. ». Le contraste produit par le changement de rythme renforce la nouvelle détermination du jeune gardien. Enfin, c’est l’effet escompté tout du moins. Par ailleurs, il faudrait que je reprenne un peu Alyaris…!