🪶 IX – L'Ermite
Le soleil s’est couché. Tranquillement, la nuit
Couvre d’un noir manteau la rocailleuse terre
Que gravit avec peine un vieillard solitaire ;
Son bâton le précède et son chagrin le suit.
Ne sachant pas lui-même où le sort le conduit
Depuis qu’il a quitté l’ordre du monastère,
Il avance à tâtons sur la falaise austère.
Tout autour, rien ne vit. Pas un son. Pas un bruit.
Seul résonne le cri plaintif de ses vertèbres
Dans cette ascension hors des froides ténèbres
Où l’ont jeté, jadis, les maux de son esprit.
Sur la cime des monts qu’une mer d’ombre voile,
Levant son bras, l’ermite, éberlué, sourit :
Dans sa lanterne, il voit scintiller une étoile.