🪶 IV – L'Empereur

Face à l’ombre des monts que l’aurore a chassée,
Augustement drapé d’une robe carmin,
Un homme mûr médite, en gardant à la main
Ses royaux attributs : l’orbe et la croix ansée.

Dans ses pupilles luit une grave pensée
Empruntée au journal d’un confrère romain
Et, solennellement, il songe au long chemin
Que sa course a suivi dans les pas de Persée.

Ses talents de stratège et son fier palmarès
Ont vu ternir l’éclat de cet enfant d’Arès :
La cuirasse de fer entend le corps qui grince.

Mais, à l’adoubement, les nouveaux chevaliers
S’émerveillent du trône aux têtes de béliers
Dont la blanche toison vêt le menton du prince.