Irréductible
De l’arc de Cupidon qui, trop souvent, m’élude,
J’ai résolu de fuir le mépris entêté.
Sans aller jusqu’à faire un vœu de chasteté,
On se contentera d’une humble solitude.
Ce choix fort réfléchi, fruit d’une longue étude
Confirmée avec soin par la réalité,
N’est pris ni par dépit, ni par nécessité,
Mais, disons-le, plutôt par quelque lassitude.
Je n’éprouve en effet ni haine ni rancœur
Et souhaite à chacun de trouver l’âme sœur ;
Simplement, j’y renonce et vous cède la place.
Si, dans mes souvenirs, je trouve maints soutiens,
Pourquoi, grands dieux ! pourquoi faut-il que je ressasse
Cet instant où mes doigts se nouèrent aux tiens ?