🪶 II – La Grande Prêtresse

Minuit. La ville sainte. Au sommet de la dune
Que choisit pour son temple un juste souverain,
Derrière le parvis où gît la mer d’airain,
Scintille obscurément un bas croissant de lune.
L’astre, aux pieds d’une femme, a trouvé sa fortune :
Une brise assoupit les voix du Sanhédrin
Et vient faire onduler, dans un calme serein,
Grenades et palmiers sur une toile brune.
Sous la blanche Jakin et la noire Boaz,
Qu’épargna la fureur de l’infidèle Achaz,
Et le disque cornu d’une antique déesse,
Une vierge incarnant la Reine Séfira
Porte au torse une croix : c’est la Grande Prêtresse
Gardant sur ses genoux la divine Tora.