Jaroslaw Fret - Les Bonnes - Matériau
Titre : Les Bonnes - Matériau
Texte : D’après Jean Genet, Jean-Pierre Siméon, Dimitris Dimitriadis, Heiner Müller
Mise en scène : Jaroslaw Fret
Théâtre : Théâtre L’Échangeur
Note : 5/10
Quand on entre dans la salle, on ne peut que s’émerveiller devant la scénographie, qui est tout à fait magnifique. Des femmes en robe blanche attendent sur une scène remplie d’eau et éclairée avec une lumière tamisée du plus bel effet. Les reflets des robes blanches suspendues au-dessus de la scène sont particulièrement agréables à regarder. Détail étrange : on entend de la radio, et cela semble être vraiment de la radio et non un enregistrement car les animateurs parlent du fait que Gabriel Attal soit devenu le plus jeune premier ministre de la Ve république. La pièce commence lorsqu’une comédienne ferme un robinet : à partir de là, j’avoue que je ne comprends plus rien. Le jeu des comédiennes me fait vite penser au Thèbes au temps de la fièvre jaune d’Eugenio Barba, et cela se comprend dans la mesure où Barba était élève de Grotwoski et où cette création est une coproduction de l’Institut Grotowski. De fait, la majorité du jeu repose sur des actions physiques, avec notamment un chant tribal au début qui m’a plutôt charmé. Je n’ai malheureusement pas lu Les Bonnes de Jean Genet, donc je n’ai pas pu faire de liens entre ce que je voyais et le matériau d’origine. Une scène pourtant m’a marqué très fort : celle où une comédienne seule s’immobilise elle-même sur une table et se fait violence. J’y ai cru reconnaître une scène de viol, et cela m’a glacé le sang. Vers la fin, certaines comédiennes lisent des textes d’autres auteurs, mais j’ai oublié leur contenu et je ne suis pas sûr que les comédiennes elles-même comprissent ce qu’elles lisaient. Enfin, comme chez Barba, il n’y a pas eu de salut. Je ne pourrais pas dire que j’ai aimé, mais j’ai trouvé ce travail très intéressant, contrairement au Barba qui m’avait laissé complètement sceptique.