Angélica Liddell - Dämon El funeral de Bergman
Titre : Dämon El funeral de Bergman
Texte et mise en scène : Angélica Liddell
Théâtre : Odéon–Théâtre de l’Europe
Note : 1/10
Je n’avais encore jamais vu de spectacle d’Angélica Liddell, aussi me réjouissais-je de pouvoir y remédier. J’avoue avoir été assez déçu.
La première moitié consiste en une longue et pénible harangue d’Angélica Liddell, qui n’hésite pas à hurler sur le public et à tourner en ridicule des critiques de ses anciens spectacles. C’est amusant pendant quelques minutes mais cela s’essoufle très vite, et le ton très péremptoire de Liddell n’aide pas.
Le seconde moitié est beaucoup plus cryptique : des femmes et des personnes âgées, parfois nues, montent et descendent de fauteuils roulants, tandis que de jeunes gens en costume courent en rond autour de la scène avec un brancard dans le sens opposé de Liddell… À la fin, Liddell se livre à une sorte d’oraison funèbre de Bergman.
Au cours de son monologue, Liddell nous avoue avoir peur de la mort. Je crois surtout qu’elle a peur de l’oubli. Ainsi, elle se livre à des propositions choquantes (je pense au début du spectacle en particulier, où elle asperge le public de l’eau de la vasque dans laquelle elle s’est préalablement lavé le vagin), insulte les journalistes qui la critiquent, gesticule, hurle, et réquisitionne moult comédiens pour une mise en scène complètement loufoque, et tout cela au nom du théâtre, voire de l’Art, avec un grand « A ». Mais que vaut un art qui ne repose que sur de la provocation et qui semble n’exister que pour satisfaire un prétentieux désir de reconnaissance ?
Une des critiques que Liddell fustigeait disait, en substance : « Encore une fois, Angélica Liddell n’a rien à dire. »
Je suis, hélas, bien d’accord.